samedi 14 septembre 2013

5 Septembre - Martorana, San Cataldo, la Kalsa et Monreale


Réveil en couleurs une fois de plus, quand bien même il y aurait des nuages, il fait toujours chaud ici. Café sur le balcon, face aux montagnes et au port. Il souffle un vent chaud. Qu'est ce que j'aime ces endroits où l'on s'habille d'un rien, ou l'on n'est jamais encombré d'un manteau ou même d'un pull.
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Tandis que Costanza repart courageusement dans les méandres administratifs de sa fac pour valider ses équivalences ERASMUS, dur et long parcourt du combattant apparemment ... Je m'en vais visiter les églises de la Martorana, San Cataldo et le quartier de la Kalsa, appellé la Cala par les palermitains.
J'ai un peu de mal à me repérer dans la ville au début, m'étant aveuglément laissé guider par Costanza mais je prends bien vite des repères et il fait bon se perdre dans cette ville...






J'apprécie la Martonara, surtout l'entrée. On passe d'abord sous un campanile-portique à trois ordres qui nous conduit sous un plafond bas peint de fresques style Renaissance. Quelques pas et celui-ci s'ouvre brusquement sur une voûte recouverte de mozaïques.




Lassée d'avoir un guide à la main, je choisi d'errer dans la Kasla au feeling des rues. J'ai l'impression de m'extraire de Palerme "capitale" affairée pour trouver un quartier davantage tourné vers la mer, animé d'activités plus artisanales, locales... il y règne une ambiance affairée. ça sent la cuisine des fourneaux, le linge qui sèche, on entend la télévision qui filtre par les fenêtres.

Soudainement on débouche face à la mer, j'avais un peu oublié sa présence, sous les ciels des églises ... Un ferry manoeuvre dans le port. Des villas, massives, ont l'air abandonnées face à la mer.





 
Puis je rejoins Maëlle, amie rencontrée à Grenade l'année dernière qui se trouvait en Sicile, à Palerme au même moment que moi, avec son copain. Nous déjeunons au Capo une fois de plus où je teste cette fois l'arrancine al Burro, boulette de riz fourrée à la mozarella + jambon. Un délice que l'on couronne par un détour à la pâtisserie "Mazara".


Cette pâtisserie existe depuis 1909 et les gâteaux ou la glace qu'ils proposent sont aussi appréciables que la petite place attenante où l'on peut les déguster... seule place contemporaine de Palerme que j'ai testé. Je prends ma première, et pas la dernière, gelata à la sicilienne : c'est à dire de la glace dans une brioche. En Sicile on paye sa glace, peut importe le nombre de boules, 2.50e, et ils ne lésinent pas sur les doses. Dans une brioche c'est juste à se pâmer. Le parfum recommandé est la pistache, à 1000 lieux de celui que l'on connaît  en France, parfumé à l'arome artificielle et coloré en vert. La glace palermitaine, elle, comporte des éclats dudit fruit sec et est un pur bonheur pour les papilles. Un parmi les nombreux de la sicile ...




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Départ pour Monreale, la cathédrale et le cloître. Le cloître est à la hauteur de ce que j'en avais lu, là encore le style arabo-normand fait des merveilles. Je laisse Maupassant en parler mieux que moi, lui-même citant Victor Hugo...

" Comment peut-on ne pas adorer les cloîtres, ces lieux tranquilles, fermés et frais, inventés, semble-t-il, pour faire naître la pensée qui coule des lèvres, profonde et claire, pendant qu'on va à pas lents sous les longues arcades mélancoliques ?

Le merveilleux cloître de Monreale jette, au contraire, dans l'esprit une telle sensation de grâce qu'on y voudrait rester presque indéfiniment. Il est très grand, tout à fait carré, d'une élégance délicate et jolie ; et qui ne l'a point vu ne peut pas deviner ce qu'est l'harmonie d'une colonnade. L'exquise proportion, l'incroyable sveltesse de toutes ces légères colonnes, allant deux par deux, côte à côte, toutes différentes, les unes vêtues de mosaïques, les autres nues ; celles-ci couvertes de sculptures d'une finesse incomparable, celles-là ornées d'un simple dessin de pierre qui monte autour d'elles en s'enroulant comme grimpe une plante, étonnent le regard, puis le charment, l'enchantent, y engendrent cette joie artiste que les choses d'un goût absolu font entrer dans l'âme par les yeux.


Ainsi que tous ces mignons couples de colonnettes, tous les chapiteaux, d'un travail charmant, sont différents. Et on s'émerveille en même temps, chose bien rare, de l'effet admirable de l'ensemble et de la perfection du détail.

On ne peut regarder ce vrai chef-d'oeuvre de beauté gracieuse sans songer aux vers de Victor Hugo sur l'artiste grec qui sut mettre

Quelque chose de beau comme un sourire humain
Sur le profil des Propylées.
"







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