Ensuite, nous marchons jusqu'au port, passons devant San
Nicolo Regale. Je prête davantage attention au port (un vrai port de pêche !)
qu'à cette petite église normande ...
On poursuit avec le Teatro Garibaldi, négligé du routard
comme du guide Michelin et pourtant c'est un bâtiment qui en vaut la peine,
rien que son histoire raconte beaucoup de Mazara. Il a été construit par et
pour le peuple, il est très modeste, en bois, parfois des morceaux de bateau
... il y a même un mât qui compose la structure du théâtre. Malgré la
simplicité du matériaux, on retrouve les ornements du théâtre, mascarons dorés,
trompe l'oeil un peu maladroits ornent ses murs. Sous la scène, il y a les
fondations du palais normand qui enserrait la ville.
Puis les deux guides nous enjoignent à aller visiter l'église St François d'Assise "plus belle que la cathédrale" selon eux. Nous nous mettons donc en marche, après une errance de 15 minutes, et avoir rebroussé chemin, alléluia nous y voilà.
Ce sont encore des locaux qui nous accueillent. Une dame que
je pense être une religieuse nous
conseille de commencer vers le cloître où elle nous conduit. Je ressens un peu
de soulagement à la vue du carré d'herbe verte (maison !) et la dame nous
précise que c'est elle qui a rajouté la fontaine au milieu, "ça fait plus
jolie" ... mmmh les ajouts home-made de Mazara ... original. Dans le
chemin du cloître quelques vestiges archéologiques sont (ex)posés.Des plantes vertes dans l'escalier. Il y a de la bonne volonté de mettre en valeur ce lieux négligé des guides ...
Au rez de chaussée, je reste un peu indécise devant de
grandes salles au sol couvert de paille et d'espèces de tapis arabisants. Ceux
ci nous invitent à déambuler entre deux rangées de tables toutes pourvues de
crèche toutes plus kitsh les unes que les autres. J'avance, en prêtant
davantage attention à ces grandes fenêtres, à la lumière sur le crépi jaune.
Les chambres du couvent sont pleines de gravats, les murs
couverts de béton sans qu'on sache trop pourquoi. De grandes fenêtres cadrent
sur la ville. La lumière rentre à flot, ça a du être agréable... "La femme
m'a dit que ça a servi de prison, ici" dit Costanza. Bizarrement, ma vision des lieux
en est un peu transformée.
On sent que ce lieu attend une deuxième vie, en attendant c'est beau de se promener dans ces grandes salles de pierre vides, ces grandes ouvertures, cet espace...
L'église de St François d'Assise nous en met plein la vue
après le dépouillement du cloître. Elle comporte elle aussi des fresques à demi
effacées. je capture ces corps sans visages. La femme nous conduit dans la
crypte où, gloups, se trouve une petite crèche dotée d'une guirlande
clignotante, on retrouve la patte du maître des lieux ... elle nous invite
aussi à poser le pied sur une chaise de bois bancale pour glisser un oeil sur
les ossements des prêtres enterrés ici. Costanza et moi lançons un coup d'oeil
blasé par le couvent des capucins.
Nous finissons l'après midi sur la plage , juste pour y
prendre le soleil, le port étant trop proche et l'eau trop sale. Le soir, je
retrouve "mon" église, St Ignace, car nous dinons dans la pizzeria qui se trouve sur la place,
le copain de Gaia étant pizaiolo là bas. Gaia, amie de Costanza, nous héberge
chez ses parents.
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