7 Septembre - Marsala

A Marsala, nous logeons dans un B&B si peu cher que l'on craignais un peu sur la qualité mais pas de soucis, nous bénéficions d'un balcon qui met le cap sur notre prochaine destination (paradisiaque) : l'île de Favignana. Notre hôte Sebastiano vient nous chercher en voiture à la gare, très sicilien, les yeux bleux, cheveux gris en queue de cheval, une croix d'or au cou, il est aussi très accueillant sans être trop envahissant (après les harcèlements de Mazara qui aurait fait pire ...?). Enfin, ces derniers, les habitants de Mazara, n'ont pas eu tort en faisant la grimace lorsque l'on disait que notre prochaine destination était Marsala. "Il n'y a qu'une rue à voir là bas, pourquoi vous  y allez ?" Il existe une concurrence entre les deux villes, Mazara étant plus pauvre. J'avoue que la rue et les quelques ruelles adjacentes sont bien vite parcourues à Marsala. La lumière déclinante embellit les monuments, peut être les mieux entretenus que j'ai pu voir.

Nous faisons le tour des églises, passons par des ruines où les strates historiques n'en finissent pas. Joli marché couvert mais désert à cette heure avancée de la soirée. Les portes de la ville et quelques palais attirent notre attention.

Les rues sont chics et regorgent de boutiques et restaus, on était mieux dans la Casbah... Nous nous attardons quand même dans une de ces rues animées à la Sirena Ubriaca, sur des chaises hautes et les coudes sur un tonneau nous goûtons au vin local, le Marsala...Beau liquide ambré. Nous choisissons le plus sucré, je n'aime pas les vins liquereux mais quitte à ce qu'il soit sucré je préfère qu'il ne soit pas entêtant en  plus. Je bois à petites gorgées ce vin doucereux et préfère de loin le Zibbolo Seco, petit blanc sec qui est notre 2nd choix. Mais rien ne vaut à mes yeux les rouges forts et capiteux. Enfin, l'accueil et le service de cette vinoteca sont exceptionnels, on nous fait tester les vins avant de les choisir et on nous sert avec une farandole de tapenades toutes plus délicieuses les unes que les autres. Voyons si je m'en souviens ...

- crème d'artichaut + petites tomates

- pesto vert "genovese" (le plus classique, au basilic)

- pesto trapanese à base de tomates séchées et d'amandes

- un autre avec du thon et des agrumes

- le fameux pesto de pistache délicieux

- un mélange surprenant et qui s'accorde à merveille : purée d'amande/artichaut + un petit anchois. La douceur de l'amande assèche un peu le palais mais il est vite relevé par le goût fort et salé de l'anchois, belle trouvaille.

 

Nous concluons ces antipastis salés par la gelata dans une brioche, hypocritement savourée devant ... des pré-sélections pour Miss Italia ! Incroyable spectacle installé sur le parvis de la Chiesa Madre, la confrontation des deux me fait sourire au premier abord, mais après tout , les parvis des églises accueillaient bien les foires et autres bouffonneries auparavant ...

Le spectacle est drôle mais aussi affligeant.

 Au retour, richesse et paradoxes de la Sicile, des chants religieux dans une église captent notre attention, nous nous attardons 10 minutes.